SE LIBÉRER DU CONNU INCONFORTABLE : un chemin de transformation intérieure
Changer fait peur
Comme l'exprimait Paul Watzlawick : «Plus on fait la même chose, plus on obtient le même résultat". Autrement dit, pour vivre quelque chose de différent dans nos vies – que ce soit dans nos relations, notre rapport à soi ou au monde, avec nos collègues – il est nécessaire de changer quelque chose. C’est là que cela peut se compliquer.
Dire “oui” au changement paraît simple, et en soi naturel. Tout dans la nature nous parle d’impermanence.
Pourtant, ce “oui” est bien souvent suivi d’un “mais”. Car avant de poser un acte, il y a toujours une pensée qui le précède. Et avant même cette pensée, il y a une histoire. Une histoire faite d’un contexte, de personnes, de défis rencontrés, de peurs accumulées, et souvent de blessures. Tout cela a façonné notre manière de voir le monde et de le penser.
En somme, derrière chaque hésitation face au changement se cache un système de pensée qui a guidé notre vie, et qui a pu fonctionner comme une stratégie de survie face à ce qui semblait, consciemment ou pas, terrifiant. (comme agir d’une certaine façon pour se sentir aimé et non rejeté...)
Un changement ne résulte pas seulement d’une décision intellectuelle. Il implique la remise en cause du système de pensée sur lequel nous nous sommes construits et que nous avons cru jusqu’à présent nécessaire à notre stabilité, voir notre sécurité. Et cela n’est pas toujours aisé.
La peur du changement
« Celui qui ne veut pas le bonheur doit inventer des raisons pour justifier son malheur. » Paul Watzlawick
Rester dans le connu inconfortable offre paradoxalement un cadre rassurant. Beaucoup de nos questionnements – comme « oui, mais je ne sais pas comment ça va se passer » – «ce n’est plus pour moi»... témoignent d'une sorte de frilosité qui bloque tout changement. Une crainte de se tromper, de faire le mauvais choix, de se dire qu’il est trop tard maintenant pour nous, et que l’on a toujours fait ainsi .. en sont les symptômes flagrants.
En résumé, nous nous accommodons de notre vie inconfortable et nous en donnons les justifications.
Les croyances collectives qui nous empêchent de grandir
Parmi la plus répandue et la plus sournoise, il y a le mythe de la "normalité d'être malheureux".
Nous la retrouvons dans :
-
Le sentiment de « non-mérite au bonheur »
-
La conviction « que ça ne dure pas », sous-entendant que nous allons perdre de nouveau le bonheur...
-
L'idée que « nous sommes sur terre pour souffrir », pour « porter notre croix » (impact des conditionnements religieux)
-
La conviction « qu'il faut se battre dans la vie » et bien d’autres encore.
Ces petites phrases se sont souvent initiées dans nos consciences d'enfant et se manifestent à l'âge adulte à travers des mécanismes d'auto-sabotage, qui peuvent être plus ou moins nocifs.
Des mécanismes destructeurs :
Les croyances de non-mérite ou de dureté de la vie entraînent, selon leur degré, un état de figement et de renoncement à soi et à la vie. Cela peut nous amener jusqu'à accepter l'inacceptable – comme la violence envers soi – ou à aggraver une situation tendue avec notre entourage.
Il y a donc urgence. Le changement exige une rupture ou une reconsidération de notre cadre de référence s’avérant par moment limitant voir même dangereux.
Quand la VIE appelle.
Oser faire un pas de côté, oser essayer et peut-être se tromper, oser sentir son cœur battre quand on sort des habitudes, est un art naturel que le vivant nous aide à saisir.
Comment savoir ce qui se joue en nous ?
La Vie qui appelle en nous va utiliser toutes sortes de chemin pour se révéler. A travers les manifestations de mal-être, les maux du corps, les pertes de sens, un besoin pressent de vivre autre chose (voir https://app.simplebo.net/site/pG_uYBr4yxToIUxZyv5OCA/content) et bien d'autres encore - il nous est possible de réaliser que notre façon d'agir ou d'être n'est plus/pas adéquate pour nous même et parfois même aussi pour notre entourage.
Il devient nécessaire alors de nous "désengluer" de ce qui nous retient.
Les soins et les stages jouent ce rôle : ils favorisent les prises de conscience et ouvrent un espace propice à une reconstruction intérieure, dont les effets se manifestent jusque dans notre vie quotidienne.
Ce chemin de transformation ne se limite pas à la dimension mentale. Il requiert souvent de nouveaux passages dans les circuits neuronaux, une libération de mémoires traumatiques dans le corps, la reconstruction d’un socle de sécurité et permettre à l’élan de vie de prendre sa place.
Une blessure, en soi, n’est jamais isolée. Tout autour d’elle se sont construits des automatismes, des programmations et des projections, qui pèsent sur notre quotidien et s’expriment dans le corps par des rigidités, de la fatigue ou une perte d’élan vital.
Suivre un travail thérapeutique, c’est accepter de quitter le « connu inconfortable ».
Dans certaines approches, comme l’Approche Chamanique de la Thérapie (voir soins-chamaniques), il s’agit de ramener l’élan vital là où il s’était retiré, étouffé par une sur-adaptation à un contexte.
Ce travail permet de ré-ouvrir des espaces intérieurs oubliés ou figés, avec l’appui de ressources issues de l’intelligence du vivant. Ces médecines du vivant soutiennent le processus naturel d’évolution de l’être humain et l’aident à renouer avec sa véritable nature.
L'importance de l'intention
L’intention est notre boussole intérieure. Elle répond à des questions simples et profondes : «Comment j’ai envie de me sentir dans mon corps ? Qu’est-ce que je désire véritablement pour moi ? : de la vitalité, une paix intérieure, une harmonie dans mes relations… Tout est possible si cela « parle » à notre corps.
L’intention dépasse les jeux de l’ego ou du mental. Elle exprime le souffle de notre être profond.
Retrouver la confiance en la Vie
Le chemin thérapeutique nous invite à réapprendre à faire confiance en la vie et à nous même. C’est une voie que l’on ne fait jamais seul. Le Vivant, le Souffle, l’Amour, nos alliés, les Guides, nos Ancêtres et bien d’autres sagesses encore, nous accompagnent.
Ils appellent à poser aussi notre regard sur ce qui est "beau", sur ce qui nous soutient déjà, sur ce qui nous entoure de bon. En nous reconnectant à cette beauté, nous ne nions pas la souffrance, non, mais nous retrouvons notre capacité naturelle à guérir, à grandir, à nous épanouir, à redevenir vivants, en tendant notre main à la Vie.
(A suivre)