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Aline Piemontesi

Accompagnement dans les transitions de vie
dans toutes les dimensions de son Etre.

Du besoin de se sentir exister


      "Les enfants ont besoin de se sentir invités à exister en notre présence, exactement comme ils sont".                    Dr Gordon Neufeld

Dans les années 1940, le psychanalyste René Spitz a décrit — et filmé — des nourrissons placés en pouponnière, nourris et soignés, mais privés de tout contact affectif régulier.
Ses observations furent sans équivoque : les bébés présentaient un retard de développement, un retrait émotionnel profond, et, dans certains cas, allaient jusqu’à mourir faute de contact humain.

Aussi choquante et inhumaine que fût cette étude (confirmée par d’autres travaux similaires), elle a mis en évidence que l’absence de contact humain et de stimulation sensorielle — regards, voix, toucher, étreintes — compromet gravement le développement du cerveau, notamment dans les zones liées à l’attachement et à la régulation du stress.
L’enfant privé de ces interactions fondamentales apprend plus lentement à se relier aux autres et à exprimer ses émotions.

De quoi l’enfant a t’il besoin fondamentalement « pour atteindre son plein potentiel en tant qu’être humain ? » comme l’écrit le Dr Gordon Neufeld (psychologue canadien spécialiste du développement de l’enfant)

Neufeld résume cela parfaitement en disant que : « Les enfants ont besoin de se sentir invités à exister en notre présence, exactement comme ils sont. »

Les adultes présents auprès des enfants, au-delà des besoins primaires, ont un message simple à apporter à l’enfant, aussi bien en paroles, en actes et en présence : "tu es aimé, accueilli, et désiré comme tu es".

L’enfant n’a pas besoin de faire quoi que ce soit, ou d’être d’une certaine façon. Ce lien d’amour ne dépend pas d’un comportement de l’enfant, de sa façon d’être, ni de son sexe ou la couleur de ses yeux. Dire à un enfant par ex « t’es méchant, je ne t’aime plus » est une aberration en soi, qui peut fragiliser toute l’architecture émotionnelle de l’enfant.

Il est question ici de l’ensemble des fondations sur lesquelles l’enfant se construit durant les premières années de sa vie. Ce socle, plus ou moins solide ou fragile, selon les circonstances, influence ses apprentissages, ses comportements, et même son état de santé.

On a longtemps cru que le bébé ne cherchait à créer des liens avec la personne qui s’occupe de lui qu’en raison de sa dépendance pour se nourrir, avoir suffisamment chaud et être à l’abri.

Nous savons aujourd’hui que les besoins sociaux et affectifs sont aussi naturels et essentiels que nos besoins physiques. Pour bien grandir et se développer, ils doivent être comblés.

Pour saisir l’importance de ses besoins sociaux, comprendre avant tout que nous sommes « des créatures qui ressentent » (Raffi Cavoukian) ou pour l’exprimer autrement « nous naissons sans savoir qui nous sommes, ni comment penser. Nous ne savons que ressentir. C’est à travers nos ressentis que la façon dont nous sommes élevés crée la trajectoire de notre vie ». (Dre Khazanov, neuropsychologue).

Ainsi, en l’absence d’un attachement sécurisant, un signal/une alerte se déclenche : il peut y avoir des pleurs, du chagrin, de la panique. Pourquoi ? parce que fondamentalement nous sommes conçus pour nous relier les uns aux autres.

Face à cette « alerte » le mécanisme va activer en retour un comportement approprié de l’adulte quasi-spontanément. Des études scientifiques montrent en effet, que lorsqu’un bébé pleure, les parents (et parfois même les non-parents) ont une réaction naturelle, automatique et universelle visant à le consoler.

Réaction naturelle et universelle mais qui a pu selon les périodes être fortement compromise, voir interdite par des institutions sociétales.

Quand je suis devenue mère, j’ai souvent entendu des personnes pensant sincèrement bien faire dire : « il faut laisser l’enfant pleurer sinon il fait des caprices…. »

Euh, ben non en fait, ce n’était pas entendable pour moi !!

Que se passe t’il dans la tête d’un tout petit dont les pleurs sont volontairement non entendus, quand son besoin d’être rassuré est ignoré, quand il sent le besoin de se blottir contre un corps aimant et que personne ne se présente à lui et pire, lui dit qu’il « arrête ses caprices ou qu’il fait trop de bruit  » ? Cela vous parle ?

Un tout petit va comprendre que ses besoins ne seront pas satisfaits, qu’il n’y a personne pour lui, qu’il n’est pas suffisamment aimable.

Un tout petit va apprendre à se taire, non pas parce que tout va bien, mais parce qu’il désespère d’être entendu.

Ce que l’enfant risque de développer est un système de survie avec une sensibilité plus accrue au stress notamment car il aura appris que son besoin ne sera pas entendu, ce qui crée ou ravive une insécurité.

Pour le Dr Neufield, l’enfant «a des besoins non négociables » contribuant à ce qu’il nomme «la maturation humaine». « Cette maturation ne s’apprend pas, elle n’est pas donnée, elle vient de l’intérieur  grâce à l’attachement et au processus émotionnel si les conditions sont réunies».

C’est ce socle qui lui permet de devenir progressivement un être autonome, équilibré, empathique. Ce socle trouve sa solidité par la sécurité intérieure qui naît de la qualité du lien d’attachement avec la personne qui s’occupe de lui. Sans cette sécurité, son système émotionnel reste en alerte. Et il peut rester en alerte bien longtemps après la phase de l’enfance. 

Selon toujours le Dr Neufield il y a 4 besoins « irréductibles » simultanés et se construisant les uns à partir des autres :

  • La relation d’attachement : avec un sentiment profond de l’enfant d’être en contact et en lien avec l’adulte.

       «Je ne suis pas seul, je peux exister dans la proximité ».

  • Un sentiment de sécurité de l’attachement qui permet à l’enfant d’être sans se sentir contraint de devoir être différent pour « gagner » le droit d’être qui il est.

        « Je suis aimé et accueilli comme je suis ».

  • La permission de ressentir ses émotions : se sentir suffisamment en sécurité pour montrer sa vulnérabilité (sans jugement). Bébé il sait qu’il est possible d’exprimer ses émotions et plus tard l’enfant, l’adolescent et l’adulte, sait qu’il peut parler de ses émotions sans que cela menace la relation d’attachement avec les parents notamment.

       « J’exprime mes émotions, mes sentiments en toute sécurité et sans jugement. »

Point important : S’il est possible d’interdire l’expression de l’émotion, voir même possible de la bannir de ses souvenirs, le ressenti lui demeure dans la conscience du corps. Même enfermée à double tours dans une cave de notre inconscient, l’énergie non exprimée n’en demeure pas moins présente et prête parfois à se manifester par tous les moyens même des années plus tard.

Bien sûr il ne s’agit pas ici d’une simple frustration mais d’une expérience marquante pour l’enfant.

  • L’expérience du jeu libre pour mûrir : le jeu précoce est une nécessité pour le développement sain de l’enfant notamment.

Comme l’écrit Jaak Panksepp (neuroscientifique) « le système jeu est important dans le développement épigénétique et la maturation du néocortex » (qui gère la pensée consciente, la régulation émotionnelle, l’imagination ou encore l’empathie). Ainsi, il n’est pas rare que l’absence d’une sécurité intérieure et d’un manque de jeu précoce peuvent favoriser la venue de troubles de l’attention, hyperactivité, voir de l’agressivité chez l’adulte.

Autrement dit, quand un enfant joue librement, il n’est pas “en train de perdre du temps” il est en train de se construire.
Ses émotions, son cerveau, son corps, se mêlent, interagissent : l’enfant apprend en étant relié, il devient humain tout simplement.

Le sentiment d’être vivant est au donc au cœur du lien que l’on tisse avec le tout petit. Les parents n’ont pas à être systématiquement montrés du doigt. Entre eux et autour d’eux, il y a aussi une culture, des idées dominantes des « spécialistes » de l’éducation, des normes sociales imposées ou des modèles éducatifs valorisés. Ces influences impactent, souvent sans que nous en ayons conscience, la manière de comprendre les émotions, d’agir, ou pire comment “bien aimer”.

Dans mon approche de la thérapie, une grande place est donnée au Vivant, qui lui sait naturellement être en relation. Lors des stages il devient l’enseignant et de son point de vue, aimer devient une évidence, celle de la vie qui ne demande qu’à circuler en nous. Alors il est possible de retisser ou tisser ces liens fondamentaux avec la Vie, soi-même, les autres.   

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